LE BON SENS

A regarder notre monde (et notre pays), on peut réellement se poser beaucoup de questions :
-où allons-nous?
-quel avenir préparons-nous à nos enfants?
-est-ce que l'on n'aurait pas tendance à marcher sur la tête?
-et, avant tout, aurions-nous perdu tout "bon sens"?



Qu'est-ce que le bon sens?
On ne retiendra ici le bon sens que dans son acception de "logique et bonne morale". Si l'on s'en rapporte à Descartes, dans son discours de la méthode, le bon sens serait la chose la mieux partagée.
Il est permis d'en douter.
Notre monde est dominé par la finance. Le pouvoir n'est plus forcément dans les mains de nos dirigeants. La technocratie envahit tout, et englue tout d'une chape pesante.
Nous-mêmes sommes nombreux à vouloir conserver à tout prix nos "acquis sociaux", sans trop se soucier s'ils sont encore justifiés et supportables. La démagogie a souvent été un moyen de faire pencher le résultat des urnes.
Tout est devenu d'une complexité inouïe, et souvent inextricable. Les textes législatifs ou fiscaux s'empilent, sans souci de la cohérence de l'ouvrage et de sa solidité, et les "usines à gaz" sont légion.
Bien que souvent raillé, le "bon sens paysan", mériterait sans doute d'être remis au goût du jour.
Il serait primordial, avant chaque décision, de se poser la question : ce qui va être décidé relève t'il du bon sens, de l'utopie, de la préservation d'avantages catégoriels, d'électoralisme, de décision de circonstance, de replâtrage, de la préservation de son propre poste, ou du "après nous le déluge"?
Et rien n'empêche de confier à un "comité des sages", de mettre une appréciation, une "notation", à chaque décision, sur la base de ces critères.
Celle-ci pourrait se présenter sous la forme des diagnostics énergétiques que l'on retrouve sur les réfrigérateurs ou que l'on verra bientôt sur les publicités pour les ventes ou locations de maisons, avec une échelle de A à G.
Nous avancerions déjà dans le bon sens?.

Les fondamentaux
Souvenons là encore, de nos fondamentaux "Liberté Egalité, Fraternité.
Ils sont inscrits dans la constitution, mais on s'en écarte souvent, et pas forcment volontairement.
Y a t'il liberté :
-ou celle-ci est-elle variable suivant son faciès,
-alors que nous sommes tous de plus en plus fichés et suivis à la trace,
Y a t'il égalité :
-devant la fiscalité, en raison uniquement de son incroyable complexité,
-entre les différentes catégories sociales, et des multiples régimes spéciaux qui se sont mis en place petit à petit,
-entre salariés de toutes petites entreprises ou de multi nationales, tout petits entrepreneurs ou dirigeants de grosses entreprises,
Y a t'il fraternité (et solidarité) :
-en raison de la multiplicité des aides ou "redistributions",
-en raison de leur méconnaissance, ou du chemin de croix qu'il faut accomplir afin de pouvoir y prétendre,
-si cette multiplicité d'aides qui s'enchevêtrent vient gonfler de manière démesurée leur coût de gestion.

Au contraire, y aurait-il :
-excès et abus de liberté, par certains journalistes, titillant à l'infini et jusqu'à la faute, nos hommes politiques, ou s'ingéniant à extraire la "petite phrase", sortie de son contexte, dans le but de "faire de l'audience",
-abus "d'égalité", par la prise en otage de l'économie française, et de la population, dans le seul but de la préservation d'avantages acquis,
-abus de fraternité, par certains habitués de l'assistanat.

Est-ce qu'à vouloir trop bien faire, ou régler chaque cas particulier, au cas par cas, nous n'arriverions pas à un résultat inversement proportionnel à celui recherché ?

Accesssoires indispensables
Le bon sens, si l'on entend qu'il joue à plein, sous entend en premier, que l'on agisse en toute objectivité, et en toute honnêté morale et intellectuelle, en faisant abstraction de tout lobbying, clientélisme ou populisme, ou de pêche aux voix.
Et là, la tâche devient déjà plus difficile.

L'autre bon sens
Nous n'évoquerons pas le bon sens, dans son acception de direction, car nous risquons alors d'aller dans une impasse.
En effet, qui dit "direction", sous-entend que l'on retombe dans les habitudes de ligne politique, et donc variable, en fonction des sensibilités de chacun.
Or, cela risque souvent de se retrouver en contradiction avec le bon sens cité par Descartes, et recherché ici.

Domaines d'application
Le bon sens, ce n'est pas uniquement au regard de la vie politique, de nos institutions et réglementations.
C'est aussi dans la vie de tous les jours :
- la citoyenneté, le civisme, le respect des autres et de sa manière de penser ou d'agir,
- la qualité dans les services publics ou semi-publics, notamment d'accueil et d'écoute.
Notre système de société, de rentabilité à tout prix, de fuite en avant technologique, rendront bientôt la vie invivable à nombre d'entre nous.

Conclusions
Ce mouvement du "bon sens" est devenu une nécessité.
L'idéologie, la démagogie, la confrontation riches/pauves, n'ont plus leur place dans notre société.
Le fondamental qui doit primer sur tout, est celui de "l'intérêt général".

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